Pourquoi aller voir un psychologue ?

La place de la psychologie et du psychologue a beaucoup évolué depuis une centaine d’année. Notre société est progressivement passé d’un modèle en tout ou rien (on est soit « normal » soit « fou ») à un modèle plus nuancé dans lequel divers troubles psychologiques ont été identifiés et étudiés afin d’être mieux pris en charge. A présent, on ne va plus voir le psy parce qu’on est « fou » mais parce qu’on ressent une souffrance psychologique, ponctuelle ou chronique, localisée dans un secteur de notre vie ou globale qui s’exprime par des symptômes aussi variés que des affects dépressifs, de l’anxiété ou de l’agressivité. Voyons plus en détail les différentes indications pour une prise en charge par un psychologue.

Le soutien ponctuel

Dans l’existence de chacun surviennent des événements de vie douloureux, éprouvants ou difficiles à gérer : le décès d’un proche, une séparation ou un divorce, le départ des enfants qui sont devenus adultes, un coming out, la perte d’un emploi, l’annonce d’une maladie chronique ou incurable, un environnement professionnel épuisant. Ces facteurs extérieurs peuvent déborder les capacités d’élaboration de l’esprit et engendré des affects douloureux, une souffrance ou des symptômes psychologiques et physiques. Si ces effets sont passagers et se résorbent rapidement, il n’y a rien d’alarmant. En revanche si ces effets perdurent, s’amplifient ou atteignent des niveaux insupportables, il est possible de consulter un psychologue. En quelques séances, le psychologue fera le point sur la situation et fera un bilan avant de proposer au patient une stratégie pour surmonter cette difficulté. Ce moment de crise peut éventuellement mettre à jour des difficultés plus anciennes. Il faudra alors envisager une prise en charge plus approfondie.

Les troubles psychopathologiques

Depuis cent ans, des études sont faites pour tenter de classifier les troubles psychologiques, en fonction de symptômes et/ou de l’origine des troubles. La classification médicale est celle du DSM qui répartit les troubles entre :

  • les troubles neuro-developpementaux (handicap intellectuel, troubles de la communication, troubles du spectre autistiques, déficit de l’attention/hyperactivité, troubles des apprentissages, troubles moteurs)
  • troubles psychotiques (bouffée délirante aigue, trouble délirant, schizophrénie)
  • troubles bipolaires (de type I, de type II, trouble cyclothymique)
  • troubles dépressifs (aigu, chronique, persistant)
  • troubles anxieux (anxiété de séparation, mutisme, phobie spécifique, anxiété sociale, trouble panique, agoraphobie, anxiété généralisée)
  • troubles obsessionnels-compulsifs (toc, dysmorphie corporelle, thésaurisation pathologique…)
  • trouble liés à des traumatismes ou des facteurs de stress (stress post traumatique, burn out, trouble de l’adaptation…)
  • troubles dissociatifs (amnésie disssociative…)
  • troubles à symptomatologie somatique (hypocondrie, trouble de conversion…)
  • troubles des conduites alimentaires (anorexie, boulimie …)
  • troubles du contrôle sphinctérien (énurésie, encoprésie …)
  • trouble du sommeil
  • dysfonction sexuelle
  • addiction
  • troubles neurocognitifs (état confusionnel, démence sénile, maladie d’alzheimer …)
  • troubles paraphiliques (voyeurisme, fétichismes, exhibitionisme …)

Pour tous ces troubles, l’indications d’un suivi thérapeutique est avant tout déterminé par le degré de souffrance et d’inadaptabilité sociale que le trouble induit. Pour certains troubles, il sera nécessaire d’utiliser une approche médicamenteuse (psychiatre) et/ou non médicamenteuse (psychologue clinicien). Le suivi peut être plus ou moins long en fonction de différentes facteurs : la nature du trouble, son niveau d’intensité, son caractère aigu ou chronique, les comorbidité (présence de plusieurs troubles simultanément). Des techniques thérapeutiques ont été mises en place pour répondre à ces différentes troubles que ce soit dans un référentiel psychanalytique, cognitivo-comportementaliste ou systémique.

Les troubles de la personnalité

Parfois la souffrance psychologique n’est pas liée à des symptômes isolés (dépression, anxiété, addiction…) mais au mode de fonctionnement générale (vision de soi et du monde, relations aux autres…). On parle alors de troubles de la personnalité. Les troubles de la personnalité sont caractérisés par des relations à soi et aux autres qui sont rigides, durables, inadaptées et source de souffrance pour soi ou pour les autres. On distingue plusieurs catégories de troubles de la personnalité :

  • personnalité paranoïaque
  • personnalité schizoïde
  • personnalité schizotypique
  • personnalité antisociale
  • personnalité borderline
  • personnalité histrionique
  • personnalité narcissique
  • personnalité évitante
  • personnalité dépendante
  • personnalité obsessionnelle-compulsive

Le travail thérapeutique sur ce type de troubles est généralement plus long car il s’agit ici de comprendre et de déconstruire, ou tout du moins de modifier, un mode de relation à soi et aux autres qui s’est façonné tout au long de la vie de l’individu. C’est un travail difficile car le patient, qui a toujours vécu avec cette vision du monde, conçoit difficilement de pouvoir changer ces aspects centraux de son être. La thérapie psychanalytique ou la thérapie centrée sur les schémas apportent de bons résultats pour ce type de troubles.

Les difficultés au sein de la famille

Dans certaines situations, les souffrances psychologiques ne proviennent pas de l’individu seul mais de l’ensemble des relations entre deux ou plusieurs individus. C’est notamment le cas au sein du couple ou d’une famille. Dans ces situations, les difficultés ne proviennent pas simplement des individus mais également des relations qui se sont nouées entre ces individus, soit de façon pérenne au cours du temps, soit lors d’un bouleversement dans l’histoire de la famille (projet de parentalité, naissance, coming out, crise d’adolescence, divorce,…) . Ces relations dysfonctionnelles maintiennent la cohérence globale du couple ou de la famille mais engendrent beaucoup de souffrance. Une thérapie de couple ou une thérapie familiale pourra permettre d’analyser et de comprendre les origines de ces relations dysfonctionnelles, leur raison d’être et de trouver des relations plus adaptées, apaisée et épanouissante pour chacun. Dans cette catégorie, on peut citer les relations conjugales peu satisfaisantes, les violences conjugales, les tensions entre les parents et un enfant ou un adolescent, par exemple.

conclusion

Que ce soit à l’occasion d’un événement déclencheur ou l’aboutissement d’un long processus, la souffrance psychologique doit être un signal du besoin de chercher une aide extérieure et professionnelle. Le psychologue clinicien fera avec vous le bilan lors de la première consultation afin d’expliciter et de comprendre les sources de cette souffrance. Ce bilan est le point de départ à partir duquel le psychologue construit avec le patient la prise en charge la plus adaptée.